✘ Leave all your worries at the door and drift away [PV Ganondorf]

Leave all your worries at the door

Feat. Ganondorf Dragmire

Assise à la fenêtre de son château, la princesse regardait le ciel d’Hyrule d’un air rêveur, complètement perdue dans ses pensées, attendant depuis déjà plusieurs heures que la partie du joueur ne se termine. L’inconvénient lorsqu’on était un personnage à la fois aussi important et aussi secondaire qu’elle, c’était qu’on passait la plus grande majorité de son temps à attendre pour faire son apparition, qui en plus ne durait bien souvent que quelques minutes. C’était un peu moins vrai dans Skyward Sword où elle avait un rôle plus actif mais présentement le joueur avait préféré commencer une partie du jeu Twilight Princess et après sa première apparition dans le jeu lorsqu’on ignorait encore qui elle était (et il fallait dire qu’elle adorait porter cette cape qui dissimulait une bonne partie de son visage parce que pendant quelques secondes, elle pouvait vraiment être n’importe qui, pas la princesse avec le poids d’un royaume pesant sur ses frêles épaules et toutes les responsabilités qui allaient avec), Zelda savait qu’elle n’apparaîtrait plus avant un long moment et ne pouvant risquer de se mêler aux Hyliens du marché au risque d’être reconnue, elle devait rester sagement dans ses appartements jusqu’à que sa présence soit à nouveau nécessaire ou que l’arcade ferme – ce qui était plus probable dans le cas présent, la fermeture étant imminente.

Elle aimait son château, mais elle en était bien plus souvent prisonnière qu’autre chose. Et pas seulement à cause de son statut de princesse et des contraintes qui ne la rendaient pas aussi libre qu’elle l’aurait aimé, non, mais littéralement parce qu’elle se trouvait régulièrement prisonnière de ce lieu, assiégé par Ganondorf qui ne manquait jamais une occasion de l’enfermer dans un cristal impénétrable, bien en évidence, comme un trophée dont il était particulièrement fier et qu’il exposait à la vue de tous – tous désignant ici Link et le joueur. Les développeurs ne se rendaient pas compte de ce que c’était que de rester coincer là-dedans pendant des heures pour avoir le privilège de tirer quelques flèches à la fin. Elle espérait tôt ou tard qu’ils cesseraient d’en faire la princesse en détresse et la laisseraient un peu plus exploiter ses talents.

L’heure de délivrance arriva enfin et Zelda put détourner son visage du ciel ; un ciel particulier d’ailleurs puisque, plutôt que d’y voir ciel, nuages et oiseaux, elle avait une parfaite vue de son château sur l’arcade de Mr Litwak et les enfants de tout âge qui s’y agitaient. Mais plutôt que de s’empresser de quitter son jeu, elle s’empara de sa cape, bien décidée à rendre une petite visite à quelqu’un. De sa fenêtre, elle vit Link lever les yeux vers elle et lui faire des signes, l’invitant muettement à le rejoindre, mais la princesse répondit par la négative de la même façon – il y avait certains avantages au fait de partager la vedette avec un personnage muet, notamment le fait qu’après un certain temps, ils pouvaient se comprendre aussi bien sans mots qu’avec. Avec un dernier signe de la main à l’attention du chevalier, elle quitta ses appartements d’un pas pressé. Cette fois, il n’y couperait pas, il pouvait bien s’isoler et ignorer tout le monde, elle aussi savait être têtue. Qui ça ? Et bien, Ganondorf, évidemment. Depuis plusieurs jours déjà elle avait remarqué qu’il ne quittait plus sa tour et ne le voyait plus du tout hors du jeu, et encore, uniquement lors des séquences qui requéraient leur face à face. Elle l’avait entendu plus d’une fois jouer de sombres mélodies sur son orgue en quittant le château. Elle ne savait pas ce qu’il se passait, mais elle était décidée à le découvrir et à le faire sortir de sa carapace. C’était amusant, au fond. C’était elle la véritable victime de Ganondorf dans le jeu, sans cesse enlevée, kidnappée, enfermée, pas Link. Mais tandis que ces deux là ne pouvaient pas supporter la vue l’un de l’autre même hors du jeu, elle au contraire était assez attachée au méchant et appréciait de passer des moments avec lui une fois l’arcade fermée. Et si elle était tout à fait honnête avec elle-même, elle s’inquiétait un peu de sa soudaine absence.

Au moins n’eut-elle pas à aller loin une fois le pont menant à la tour traversé ; au fond, difficile de dire si c’était réellement son château ou celui de Ganondorf tant ils semblaient en partager la propriété. Légitimement, le château appartenait à la famille royale, mais le Gerudo avait la fâcheuse manie d’y établir domicile et de le faire sien. Le plus contraignant, c’était encore l’interminable escalier en spirale qui menait à sa tour, mais la princesse avait le don de téléportation, et si elle l’avait voulu, elle aurait pu aisément s’épargner cette peine. Elle n’en fit rien. Plusieurs centaines de marches plus tard, elle s’arrêta devant une porte en bois, et avec hésitation, y toqua.

« Ganon ? C’est moi, Zelda. »

N’obtenant pas de réponse, elle appuya sur la poignée et à sa grande surprise, la porte s’ouvrit aussitôt. Passant une tête dans l’interstice, elle scanna rapidement les horizons, et devina son imposante silhouette de dos, assise auprès d’un feu de cheminée dans un silence pesant, incapable de voir ce qu’il faisait (s’il faisait quelque chose) ou même s’il était endormi. Elle entra et referma la porte doucement derrière elle avant de s’approcher à pas feutrés, s’arrêtant non loin du fauteuil – assez prêt pour se faire entendre sans élever la voix, assez loin pour ne pas faire intrusion dans le cas où il ne voulait pas la voir.

« Tu as un peu de temps à me consacrer ? J’aimerais te parler. »

Leave all your worries at the door and drift away

Zelda & Ganondorf

Depuis combien de temps était-il seul dans cette immense pièce au sommet de sa tour ? Sans doute depuis que la partie avait commencé. Cela faisait plusieurs jours que Gandoura se contentait de paraître aux yeux du joueur sans plus de cérémonie, allant parfois jusqu'à bâcler son apparition et y mettre un terme le plus vite possible. Lui qui d'ordinaire appréciait le regard fasciné des joueurs qui admiraient son entrée en scène, il avait ces derniers temps l'impression que c'était un supplice plus qu'autre chose. Il avait parfois l'envie de maudire les enfants qui décidaient de commencer une partie dans un jeu où sa présence était plus requise qu'à deux fois. Personne n'arrivait à comprendre ce revirement de caractère chez le méchant si connu de la série des Legend of Zelda, aussi bien lors des journées qu'une fois la soirée venue et la nuit entamée. Il se murait dans le silence des murs de sa tour, à l'abri des visites indiscrètes qu'il prenait plaisir et force à faire taire et disparaître. Il désirait être seul, était-ce si difficile à comprendre ? La raison était inconnue, du moins pour les personnages du jeu, car Ganondorf savait parfaitement ce qui lui posait problème, et par toutes les puissances, il était pour une fois bien malchanceux...

Il fallait remonter à quelques semaines auparavant pour comprendre ce qui minait le célèbre méchant. Un de ses confrères – qu'il haïssait aujourd'hui pour la bêtise qu'il avait fait – avait déclenché au sein même de la gare centrale les pouvoirs d'un objet qui ne lui appartenait pas et dont les pouvoirs avaient non seulement déplacé les choses, mais les avaient rendu instables au point de créer des effets secondaires. C'était de ces effets secondaire que Ganon était la victime, pour la première fois de sa vie. Il avait au préalable très mal pris le fait d'être transporté dans le corps de Zelda, les sensations avaient été plus que déplaisantes. Mais c'était après que les choses s'étaient gâtées... et il préférait éviter d'en parler. Car c'était de sa voix dont il avait le plus à se plaindre. Celle ci, au lieu de retrouver le ton grave et inquiétant qui allait si bien au Gerudo c'était depuis des jours bloquée sur un ton plus... féminin. N'était-ce pas une assez grande honte que d'être transporté dans le corps de la princesse, il avait fallu que sa voix en soit affectée elle aussi après coup. Et pourquoi Zelda elle même n'avait pas subit les même effets secondaires ? Non, il était bien le seul.

Il refusait qu'on découvre ce secret. Farouchement. C'était pour cela qu'il était prêt à rester seul aussi longtemps que possible, même si cela devait attirer la curiosité et les questions. Il n'avait aucunement l'intention d'y répondre d'ailleurs quand les effets auraient disparu. Si ils disparaissaient... Il avait tout tenté, sa propre magie, celle de la triforce ou n'importe quoi – il avait même menacé Allen qui était le seul au courant (si celui-ci disait quoique ce soit d'ailleurs, il savait à quoi s'en tenir...) - mais rien n'avait donné le résultat escompté. Et Ganondorf avait demeuré seul dans sa tour jusqu'à retrouver un semblant de voix décent. Les parties étaient de plus en plus compliqué, et il bénissait au moins les développeurs du jeu de ne pas leur avoir donné de voix à proprement parler lorsqu'ils devaient entamer de long discours, les boites de dialogue faisant le gros du travail. Mais forcer sur sa voix pour lui donner un air viril et bien masculin était... compliqué et fatiguant. Il était étonné d'ailleurs que la princesse n'était pas encore venue le trouver, se doutant que quelque chose avait changé... Tant mieux, moins elle se mêlerait de ses affaires, mieux cela vaudrait pour tout le monde. Surtout pour lui en fait.

Au fond, ce n'était pas tellement dérangeant. Ganondorf n'était pas un grand bavard, ni même un adepte de discussions engagées, aussi, ignorer le monde et rester seul ne représentait pas un énorme problème pour lui. Il avait au moins l'occasion de se pencher sur son orgue et sa musique. Et déclencher la curiosité des autres était bien le dernier de ses soucis. Seulement voilà, plusieurs jours dans cette situation commençait à sincèrement l'inquiéter. Surtout tenant compte du fait que rien du tout ne s'améliorait. Combien de temps devrait-il maintenir ce petit jeu pour espérer voir les effets secondaires s'estomper ?

Toc toc

Bon sang ! Le bruit inattendu fit sursauter le méchant pourtant assit bien tranquillement dans son siège. Il avait pour habitude de se laisser perdre dans ses pensées, mais puisque les derniers soirs avaient été plus que calme, il n'avait pas pensé recevoir de visite. Il ne voulait pas en recevoir en fait. Une voix féminine et clair répondit à son interrogation intérieure, celle de savoir qui osait venir le déranger. Et cela n'avait rien de surprenant. Et dire qu'il ne pouvait même pas lui répondre pour l'empêcher d'entrer. Oh malheur, elle n'allait pas se priver pour entrer. Et la porte n'était même pas verrouillée... du moins cela se confirma quand le grincement des gonds rouillés vibra dans le silence. Ganon se pencha vers le feu devant lui, toujours assit dans son fauteuil de velours rouge sombre. Il aurait aimé crier qu'on le laisse en paix, mais plutôt mourir que de laisser entendre la voix idiote qu'il avait. Par ailleurs, la même que celle de Zelda... Mais celle ci ne renonça pas, elle avança dans la pièce, calmement, comme l'avait toujours été la belle princesse. Comment lui faire comprendre qu'il ne voulait pas lui parler, lui ? Il se leva alors brusquement pour la regarder dans les yeux. Pas de supplices ou quoique ce soit du genre. Il tentait simplement de lui faire comprendre d'un regard, ce qu'il estima en vérité complètement idiot. Il commença alors à faire les cents pas, se foutant de savoir qu'il abordait une attitude plus que étrange. Bah, si elle était là, c'est que sa façon de se comporter des derniers jours lui avait parue étrange, donc ça ne changerait pas grand chose que de lui confirmer la chose. La princesse n'était pas idiote. Ganon ne pouvait pas la renvoyer à coup de pieds aux fesses, il appréciait assez Zelda pour la respecter, pas comme l'autre gringalet vert et énervant.

HRP : Roh la la je me pardonne vraiment pas ce retard, je sais j'ai abusé pas mal là dessus et je comprendrais parfaitement que ça ne te motive pas du tout. Je suis tellement désolé, vraiment >_<

» You thrashed me, mate. No worries, but soon you'll be up against much worse...
» Ganondorf ▲
» La Force est mienne, mon pouvoir est éternel ♦ Ganondorf

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